Origine et histoire de l'ancien moulin
L'ancien moulin des Amidonniers, bâti à la fin du XVIIIe siècle dans le quartier des Amidonniers à Toulouse, abrite aujourd'hui l'église Saint‑Paul. Le bâtiment rectangulaire, élevé sur trois niveaux, est coiffé d'un toit à deux pentes très débordant ; ses façades longitudinales et ses pignons présentent de nombreuses ouvertures régulières. D'architecture sobre et fonctionnelle, il fait appel aux matériaux locaux — briques et tuiles — et à une mise en œuvre traditionnelle. Établi en bordure du canalet, ses fondations plongeaient autrefois dans l'eau, comme l'indiquent les orifices d'entrée et de sortie situés à l'angle sud‑est près de l'ancienne salle des meules. Cette vaste salle en contrebas, à l'angle sud‑est, est marquée par deux grands arceaux de brique. À l'intérieur, les occupations successives ont largement modifié la distribution en cloisonnant les étages et en surélevant le niveau du sol d'au moins un mètre. Le site accueillit d'abord un moulin à papier, détruit par une crue en 1790 ; sa reconstruction fut entreprise l'année suivante avec le concours de la municipalité. François Plohais acquit l'ensemble en 1797 et y installa une filature hydraulique de coton équipée d'une grande roue à aubes. En 1833 Edmond de Planet acheta l'usine, y fit venir des machines anglaises et développa la filature, puis reconstruisit les installations après un incendie en 1854. Par la suite, l'édifice hébergea successivement une manufacture d'indigo dite Indigoterie impériale, une fabrique de blanchiment de toiles, une fonderie et une teinturerie ; en 1872 s'y ajoutèrent la construction de machines agricoles, une fabrique de gluten et d'amidon et un atelier de construction de machines à vapeur et de fonderie. De 1891 à 1922, des fabricants de pâtes alimentaires, Péchégut et Myquel, occupèrent les lieux avant que le bâtiment ne soit donné aux Sœurs des Missions Étrangères, puis cédé au diocèse en 1939 ; la paroisse Saint‑Paul fut créée en 1964. Le bâti conservé correspond vraisemblablement à celui de la fin du XVIIIe siècle, comme en témoignent la forme des portes et fenêtres, les appuis et le large avant‑toit ; il demeure un exemple caractéristique de la fonction polyvalente du moteur hydraulique en milieu urbain. Inscrit aux Monuments historiques en 1991, l'édifice a été rénové et inauguré en 1995.